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Le Mistralbourgeois défie les mers au Vendée Globe virtuel

Une équipe d'étudiants de la Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé de Strasbourg, à bord du voilier Le Mistralbourgeois, se mesurent à François Gabart ou Armel Le Cléac'h, anciens vainqueurs de la célèbre course en solitaire. Le jeu virtuel rend accroc près d'un million de participants.

« Nous sommes dans une zone compliquée au milieu de l'Atlantique Sud, au large du Brésil », « nous avons dû gérer la tempête Theta », « notre vitesse est réduite depuis plusieurs jours mais depuis aujourd'hui, un gros anticyclone génère des vents forts », raconte Aurélien Gilliot, étudiant en 5e année de médecine. Il s'exprime comme un vrai skipper sur son voilier, mais il est confiné à Strasbourg ! C'est sans doute pour cela que ce jeu virtuel en ligne, Virtual Regatta, suscite un tel engouement : il procure un sentiment d'évasion en plein confinement. Près d'un million de participants en sont mordus, soit deux fois plus que lors de la dernière édition, en 2016.

Passionné de voile qu'il pratique en amateur, Aurélien suit le Vendée Globe depuis l'édition de 2016. Il a embarqué dans cette aventure virtuelle deux comparses en 4e année de médecine, Isaure Pfindel et Alix Claus. Ils ont nommé leur bateau Le Mistralbourgeois. « Nous y sommes très attachés, c'est assez drôle. C'est notre animal de compagnie. Contrairement aux vrais voiliers, il ne tombe pas en panne, il peut naviguer au cœur de la tempête sans aucune casse, c'est le bateau idéal », sourit-il.

« C'est très addictif. Ça m’envoûte »

Le jeu se déroule parallèlement au vrai Vendée Globe et simule les mêmes conditions météorologiques. Il offre la possibilité aux novices de se mesurer virtuellement à d'anciens vainqueurs de la course, joueurs eux aussi. « C'est très addictif, tous les jours, je regarde les vidéos des vrais skippers, ça m’envoûte, j'adore. Dans le jeu, je regarde l'avancée du bateau de François Gabart, à deux heures devant nous, ou d'Armel Le Cléac'h. J'essaie d'analyser leurs choix, leur trajectoire, leur stratégie... J'apprends énormément, sur la technique, les mécanismes météorologiques, la lecture des cartes, la manière de faire les bons choix, les erreurs à ne pas faire », explique l'étudiant.

A l'instar des vrais skippers, l'équipe pilote son bateau en fonction de la force et de la direction des vents. L'interface offre un tableau de bord, une carte avec les positions des concurrents et un simulateur de trajectoire. « Une fois, j'ai travaillé jusqu'à 3 h du matin pour comprendre la stratégie d'Armel Le Cléac'h. Isaure et Alix, qui se lèvent à 6 h 30, prennent le relais pour surveiller notre bateau. On a parfois des surprises, quand le vent change en pleine nuit », s'amuse-t-il. Il consacre une à quatre heures par jour au jeu. Mais il garde de l'autodiscipline pour assurer ses examens, qu'il vient de terminer.

Le plaisir de partager

Ce qu'Aurélien aime aussi dans ce jeu, c'est le plaisir de partager sa passion avec son équipe, et avec son père, qui lui a transmis le virus de la voile, son frère et son parrain. Tous les trois participent à la course virtuelle. « Le Vendée Globe me fait totalement rêver. J'aime les expéditions en solitaire. J'adore la sensation de la voile, de la vitesse à la force du vent. » Pour approcher ce rêve, les trois étudiants aimeraient louer un voilier l'été prochain, pour naviguer ensemble.

En plus du Mistralbourgeois, deux autres équipes représentent l'Université de Strasbourg, via l'EM Strasbourg et l'Engees. Le bateau figure pour l'instant parmi les dix premiers dans le classement universitaire, et les 5 000 premiers au classement général.

Partis le 8 novembre 2020, ils pensent arriver à la mi-janvier 2021... si les vents sont avec eux !

Stéphanie Robert

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